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Pays Action

Le contexte

Avant le choc économique mondial à la suite de la pandémie de coronavirus, la Côte d’Ivoire présentait une des économies les plus solides d’Afrique et son taux de croissance était de 8% en moyenne depuis 2012. Le pays reste néanmoins le centre économique de l’Afrique occidentale française et son influence reste importante dans la région.

La Côte d’Ivoire est le plus grand exportateur de fèves de cacao au monde. Après deux décennies d’interventions manquées dans le secteur du cacao, les communautés de producteurs de cacao se battent toujours contre les conséquences de la pauvreté, du travail des enfants, de violations des droits de l’homme et de la déforestation. Après vingt ans de rhétorique, les défis sur le terrain restent toujours aussi grands. La pauvreté est une réalité quotidienne pour quasiment toutes les familles actives dans le secteur du cacao en Côte d’ivoire, le travail des enfants reste monnaie courante et les anciennes forêts sont toujours abattues pour faire place à la production de cacao. Sous la pression des ONG qui ont mené des campagnes et diffusé différentes publications sur les situations problématiques dans le secteur, de plus en plus d’entreprises actives dans le chocolat ont demandé une réglementation ces deux dernières années D’importantes institutions, telles que l’Union européenne, s’attèlent à l’élaboration d’une législation dans le secteur. A cet égard, notons également une importante évolution : les deux principaux producteurs de cacao au monde, la Côte d’Ivoire et le Ghana, ont conclu un partenariat pour augmenter les prix qu’obtiennent les producteurs de fèves de cacao.

Sur le plan syndical, la Côte d’Ivoire n’est pas un pays facile pour opérer. Selon l’Indice CSI des droits dans le monde, il est systématiquement question de violation des droits de travailleurs et des syndicats dans le pays. Bien que le pays ait progressé sur le plan économique ces dernières années, cette amélioration ne profite pas à la grande majorité des citoyens. La moitié de la population de la Côte d’Ivoire, doit s’en sortir avec moins d’un euro par jour. Le secteur informel occupe donc une place majeure en Côte d’Ivoire. Fonder un syndicat est une tâche difficile et complexe. Le taux de syndicalisation dans le pays est très faible et les défis, pour les travailleurs et pour les syndicats, sont de taille.

En Côte d’Ivoire, malheureusement, le climat a déjà fondamentalement changé. 90% de la superficie des forêts a déjà disparu ces 60 dernières années, faisant de la Côte d’Ivoire un des pays africains qui présentent le taux de déforestation le plus élevé sur une base annuelle. D’après les études les plus récentes, à ce rythme de déforestation, en 2035, il restera moins de 2 millions d’hectares de forêts dans la pays et dans la partie sud, les forêts auront tout simplement disparu, exception faite des zones protégées.

Partenaires:

  • Union Générale des Travailleurs de Côte d’Ivoire – UGTCI
  • Fédération Nationale des Syndicats du secteur Agriculture et Connexe de Côte d’Ivoire – FEDENASAC.CI
  • Fédération Nationale des Syndicats des Travailleurs des Industries Alimentaires et Assimilées de Côte d’Ivoire – FENSTIAA-CI

Résumé de la logique d’intervention (accent géographique, secteurs, stratégies, objectifs, partenariats et éventuelles synergies):

Le programme de l’IFSI en Côte d’Ivoire a pour objectif d’améliorer les conditions de travail dans le secteur du cacao. Dans la production de cacao, on porte une attention spécifique à la problématique du travail des enfants. A cet égard, l’IFSI soutient deux syndicats sectoriels pour obtenir de meilleures conditions de travail et mieux informer et organiser les travailleurs dans le secteur du cacao. FEDENASAC-CI regroupe, entre autres, les travailleurs de la culture du cacao. FENSTIAA-CI représente, entre autres, les travailleurs des entreprises actives dans la transformation du cacao (Barry Callebaut, Nestlé, Cargill, Olam, etc.). Ces deux partenaires syndicaux sont renforcés par le biais du programme. Les deux partenaires sont membres de la coupole syndicale interprofessionnelle ivoirienne UGTCI, qui assure la coordination locale de ce projet. Enfin, l’intervention de l’IFSI en Côte d’Ivoire est soutenue par la FGTB-Horval, qui représente les travailleurs de la même chaîne d’approvisionnement et les mêmes multinationales que les syndicats partenaires ivoiriens. La FGTB-HORVAL renforce les capacités des militants syndicaux du nord et du sud en les regroupant et en organisant des échanges au sein de la chaîne d’approvisionnement de ces multinationales.

En Côte d’Ivoire, ces partenariats se concentrent sur différents objectifs et stratégies :

  • Organisation: augmenter le nombre d’affiliés et de sections syndicales (syndicats de base) dans le secteur de la production et de la transformation du cacao en Côte d’Ivoire
  • Dialogue social: obtenir davantage de CCT d’entreprise dans le secteur, améliorer les CCT d’entreprise en matière de conditions de travail, de primes, d’assurance maladie, de pension complémentaire, etc. Entamer un dialogue sectoriel bipartite dans l’industrie de transformation du cacao et tripartite dans le secteur de la production du cacao, afin de discuter du prix du cacao.
  • Pérennité financière: améliorer le système et la gestion interne des cotisations syndicales.
  • Genre : recruter plus femmes et sensibiliser plus spécifiquement autour des problématiques de genre
  • Travail des enfants : renforcement de capacité, par la sensibilisation des producteurs de cacao sur la problématique. Création et formation de comités de vigilance locaux dans les zones de production du cacao.
  • Echanges internationaux et nationaux sur la chaîne d’approvisionnement du cacao : réseau international et national au sein de la chaîne d’approvisionnement, par le biais d’échange d’informations et d’expériences.

En Côte d’Ivoire, les activités sont déployées dans les régions suivantes :

  • Abidan
  • San Pedro
  • N’Douci
  • Gagnoa
  • Soubré
  • Aboisso
  • Abengourou
  • Divo

Résumé des principales activités:

  • Sessions de formation à l’attention des dirigeants syndicaux
  • Sessions de formation à l’attention des délégués syndicaux dans les entreprises
  • Echanges thématiques au niveau national et international
  • Réunions stratégiques entre les syndicats concernés de la chaîne d’approvisionnement du cacao
  • Elaboration d’une note de position syndicale commune
  • Actions de sensibilisation dans les entreprises et plantations avec les travailleurs et producteurs du secteur
  • Actions de mobilisation des travailleurs du secteur
  • Défense des intérêts et influence de la politique
  • Réunions entre représentants des syndicats et employeurs dans le cadre du dialogue social

Quelques chiffres-clés

  • 28 millions

    Population (2022)

  • $70 milliard

    PNB

  • $102

    Salaire mensuel moyen

  • 17

    Taux d'activités du programma

  • Cacao

    Principale ressource d'exportation

  • 1503

    Nombre de travailleurs syndiqués touchés en 2017

  • 165

    Indice de développement (/187 pays)